Selon un article du site Automobile News Europe, le constructeur Renault risque d'être pénalisé par sa filiale Dacia. En cause : les futures normes européennes sur les émissions de dioxyde de carbone qui font peser sur le groupe des sanctions assez lourdes. Le constructeur français n'est pas le seul dans cette situation. Opel, par exemple, a déjà supprimé la Karl de son catalogue, la voiture la moins chère de sa gamme.

Selon Jato Dynamics, en 2018, le Duster de Dacia était le deuxième petit SUV le plus vendu en Europe. Spacieuse, elle plaît par son prix abordable (12 490 euros). Mais, ce succès pourrait bien se muer en désavantage pour le groupe Renault avec les futures normes européennes sur les émissions de dioxyde de carbone, souligne un article du site Automobile News Europe, publié le 13 août 2019. La gamme Dacia, filiale roumaine du groupe Renault, a encore beaucoup d'efforts à fournir pour respecter ces futures règles.
37,5 % de réduction en 2030
A partir de 2020, les constructeurs automobiles doiventfaire chuter leurs émissions moyennes par véhicule et par kilomètre à 95 grammes de CO2. Une réduction supplémentaire de 37,5 % est prévue pour 2030, avec une étape intermédiaire de -15 % en 2025.
450 millions d'euros dé pénalités dès 2020 ?
La gamme devra être modifiée pour se conformer aux nouvelles règles entrant en vigueur, sous peine de lourdes pénalités. Dans un scénario imaginé par la banque d'investissement américaine Jefferies, avec un ralentissement continue des ventes d'automobiles, les amendes infligées au groupe Renault pourraient s'élever à 450 millions d'euros par an, soit 17 % du futur bénéfice de l'année prochaine.

En effet, les pénalités, prévues par l'Union européenne, sont basées sur l'ensemble de la flotte de véhicules vendus du groupe Renault, et non seulement sur sa gamme Dacia. Le groupe Renault comporte les marques Renault, Dacia, Alpine, et Lada en Europe. Or, les véhicules du constructeur automobile français qui donne son nom au groupe émettent moins de dioxyde de carbone en moyenne que ceux de sa filiale roumaine. Le graphique au-dessus expose l'écart en pourcentage des émissions de CO2 en 2018 et des objectifs 2021. Dacia se retrouve avec l'écart le plus important tandis que Renault Brand affiche l'écart le plus mince.
Une des solutions pourrait alors être d'introduire un SUV hybride pour réduire ces émissions. Cette stratégie semble plausible pour Olivier Murguet , responsable des ventes chez Renault, pour qui il "est difficile d'imaginer que Dacia resterait en marge du mouvement" pour électrifier les voitures.
Les constructeurs suppriment leurs modèles les plus abordables
Renault n'est pas le premier à se poser cette question et à envisager la refonte de ses gammes. Opel a déjà supprimé de son catalogue la voiture Karl, la moins onéreuse de sa gamme. Chez Peugeot et Citroën, les 108 et C1 ne seront pas remplacées. Ford s'apprête également à retirer du marché sa Ka +, mais garde sa Fiesta. Il est, en effet, très difficile pour un constructeur de rentabiliser le surcoût de l'anti-pollution, nécessaire pour respecter les normes, sur des petites auto à très faibles marges.