
La jeune pousse francilienne vient de dévoiler un procédé chimique breveté qui permet d’obtenir des objets imprimés en 3D dotés d’une surface lisse et brillante. Sa stratégie consiste à multiplier les innovations en amont et en aval du procédé de fabrication additive. Mais, à plus long terme, Sculpteo entend aller au-delà de l’impression 3D pour se positionner sur le marché plus large de la fabrication numérique.
Toutes les pièces en plastique imprimées en 3D par frittage laser ont un point en commun : leur surface est plus ou moins granuleuse. Si cet aspect ne pose aucun problème dans le cadre du prototypage, ce n’est pas le cas pour la production de pièces de série destinées aux clients finaux. Pour surmonter cet écueil, la start-up francilienne Sculpteo, spécialiste de l’impression 3D sur mesure en ligne, a développé un procédé chimique de lissage embellisseur. « L’objectif est de pouvoir utiliser l’impression 3D pas uniquement sous le capot et d’utiliser cette technique sans que les gens ne s’interrogent sur la matière. Nous voulons rendre le plastique le plus joli possible pour qu’il puisse être mis dans les mains du client », explique Clément Moreau, cofondateur et directeur général de Sculpteo.
Cette technique brevetée, dont les détails techniques n’ont pas été révélés, permet d’obtenir sur des objets imprimés en 3D par frittage laser une surface lisse et brillante, à l’image de ce que proposent les technologies du moulage plastique. Ce procédé de finition intervient une fois que l’objet a été imprimé et rallonge donc le procédé de fabrication global. Par exemple, si l’on prend un petit boîtier en plastique de la taille d’un téléphone, un délai de 1h30 est nécessaire pour en imprimer une dizaine. Il faut ensuite rajouter 3 heures de process pour parvenir à un aspect totalement lisse. Grâce à cette nouvelle technique, Sculpteo entend produire de plus en plus d’objets dédiés aux usages finaux et non au prototypage. Aujourd’hui, un peu plus de 50 % du volume de production est dédié aux séries.

Des pièces à l'aspect très lisse faisant oublier la fabrication additive
Devenir le champion de la fabrication numérique
Fiche d’identité
Date de création : 2009
50 salariés
Entre 60 et 70 salariés d’ici la fin de l’année
Un tiers des effectifs consacré à la R&D
2 sites de production : Villejuif et Oakland (Californie)
Production : quelques milliers de pièces par jour
50 % de CA réalisé à l’étranger, dont 25 % aux Etats-Unis
Mais à plus long terme, Sculpteo entend aller au-delà de la fabrication additive. « Nous pensons vraiment qu’il existe un monde de la fabrication numérique. L’impression 3D en fait partie, mais elle ne répond pas à tous les problèmes. Il y a aussi l’usinage ou encore la découpe vinyle. Ces différentes méthodes de fabrication numérique travaillent de concert », assure Clément Moreau, tout en laissant planer le mystère sur les futures annonces que compte faire Sculpteo sur ce sujet. Une certitude : la start-up est particulièrement ambitieuse. « Nous souhaitons devenir le champion de la fabrication digitale », lâche l’entrepreneur.