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Une élue de Montréal accusée d’avoir menti en prétendant être Autochtone

Marie-Josée Parent en point de presse à l'hôtel de ville


Des chercheurs en généalogie remettent en doute l’ascendance autochtone de la conseillère Marie-Josée Parent, « première élue autochtone de la Ville de Montréal », qui se dit d’origine micmaque et acadienne. Une accusation que dément catégoriquement la politicienne, qui a toutefois décidé de se retirer du dossier réconciliation qui lui avait été confié par la mairesse l'année dernière.
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Élue en novembre 2017 sous la bannière d’Équipe Coderre, la conseillère de Ville dans l’arrondissement de Verdun a rejoint cette année les rangs du parti Projet Montréal.
En août 2018, elle s’est vu confier le dossier de la réconciliation avec les peuples autochtones en se joignant au comité exécutif de l'administration de Valérie Plante. La réconciliation a toujours été une de ses priorités quand elle s'est lancée en politique, avait-elle confié en entrevue à Radio-Canada.
Celle qui a travaillé avant son élection dans divers organismes culturels autochtones montréalais a toujours dit publiquement que sa mère est acadienne et son père micmac. « J’ai été élevée dans cette culture, avec ces valeurs et cette vision du monde », a-t-elle affirmé à La Presse lors de son élection il y a deux ans.
Or, le chercheur en généalogie Éric Pouliot-Thisdale ne trouve aucun ascendant autochtone dans sa lignée paternelle. L’ancien contributeur au journal The Eastern Door, de Kahnawake, a récemment fait l'arbre généalogique de Marie-Josée Parent jusqu’aux premiers ancêtres de France en utilisant des données provenant des archives publiques.
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Selon ses recherches, un de ses ancêtres, Michel Haché-Gallant (1663-1737), avait fait l’objet de rumeurs sur une supposée ascendance métisse. Mais cette information a été démentie par les registres paroissiaux, dit-il.
« On voit une forme d’opportunisme dans tout ça, et c’est très évident », affirme l’historien d’origine innue et mohawk, qui affirme agir pour le bien public.
« L’idée ce n’était pas de montrer du doigt quelqu’un en particulier, mais c'est un exemple parmi d'autres de personnes ou d’organismes à Montréal qui offrent des services aux Autochtones en se disant autochtones et ne le sont pas », poursuit-il.
La chercheuse Dominique Ritchot a aussi, séparément, fait l’arbre généalogique – les lignées maternelle et paternelle – de Mme Parent. Si elle n’a trouvé aucune ascendance autochtone du côté paternel, elle a trouvé un ancêtre micmac du côté maternel, à la 12e génération précédente. 
« Des Québécois qui disent qu’ils ont une grand-mère amérindienne, il en pleut. Et souvent, on remonte la lignée et on se rend compte que soit ce n’est pas vrai, ou c’est à la 12e génération », dit celle qui est également coordonnatrice à la Société généalogique canadienne-française.
La chercheuse en généalogie rappelle qu’au Québec, les registres de l’état civil « sont complets de 1621 à 2019 ». Actes originaux de baptêmes ou de mariage, documents militaires... « Tous les documents sont publics, rien n’est caché. Il faut être extrêmement malchanceux pour être incapable d’identifier une personne qui a mis les pieds en Nouvelle-France », dit-elle.
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Marie-Josée Parent dément et se retire du dossier réconciliation

La conseillère à la Ville estime que les conclusions des deux chercheurs en généalogie sont « inexactes ». « Des éléments dans l'arbre généalogique ne concordent pas avec ce qu'on a comme document », dit-elle dans une entrevue accordée à Espaces autochtones, sans vouloir « rentrer dans les détails ». Elle affirme toutefois ne pas savoir de quelle communauté vient sa famille ni ne posséder de carte de statut.
Elle dénonce par ailleurs un processus qui, selon elle, constitue une « forme de violence généalogique qui ne fait pas partie des pratiques traditionnelles ». « Nos identités à moi et ma sœur vont au-delà d'un arbre généalogique », dit-elle.
La sœur de Marie-Josée, André-Yanne Parent, a également travaillé pour divers organismes qui appuient des communautés autochtones, dont Fusion jeunesse et DestiNATIONS. Elle a tenté sa chance en politique municipale en 2013.
Dans la foulée des accusations, l'élue de 36 ans affirme avoir pris la décision de se retirer du dossier réconciliation, qui sera porté dorénavant par la mairesse et par la commissaire aux relations avec les peuples autochtones, Marie-Ève Bordeleau.
« Mon intention n'a jamais été de heurter qui que ce soit  », dit-elle, en annonçant également qu'elle a choisi de ne plus « s'identifier publiquement » comme Autochtone. Elle demeure conseillère de Ville.

La délicate question de l’identification

La question de l’auto-identification est particulièrement délicate au Québec et dans les provinces des Maritimes, où le nombre de personnes se proclamant Autochtones ou Métisses a explosé dans les derniers recensements de Statistique Canada.
« Des fois, c’est des histoires qui se passent dans la famille ou bien il y a un mythe fondateur dans une population acadienne ou québécoise », affirme Darryl Leroux, professeur à l'Université St Marys, en Nouvelle-Écosse, qui a abondamment écrit sur la question de « l’auto-autochtonisation ».
Il estime qu’environ 200 000 personnes s’identifient comme étant Métisses au Québec et dans les Maritimes, un chiffre qui ne fait que grandir depuis différents arrêts de la Cour suprême portant notamment sur les droits ancestraux.
À Winnipeg, l’identité huronne-wendate autoproclamée d’une conseillère municipale, Sherri Rollins, avait été remise en question l’année dernière par des Autochtones et des généalogistes. Ces derniers ont trouvé qu’elle n’était membre d’aucune communauté autochtone.
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